Communiqué de presse

Le cri d'alarme de l'Union des Villes et Communes de Wallonie: "si les pouvoirs locaux toussent, la Wallonie s'enrhumera!"

A l'heure où les négociations gouvernementales fédérales semblent s'acheminer vers une issue favorable, les perspectives se précisent pour les entités fédérées. La Wallonie disposerait ainsi de 10 ans pour se redresser. L'échelon local peut aider la région à atteindre cet objectif. Avec 50% de l'effort commun, les pouvoirs locaux sont, en effet, le 1er investisseur public du pays[1]. Jacques GOBERT, Président de l'UVCW, lance un message clair: "les villes et communes pourront contribuer au redéploiement wallon à la condition…d'en avoir encore les moyens!"

Ce n'est un secret pour personne, les municipalités wallonnes ressentent durement les effets de la crise. Même si la confiance reste de mise, elles s'inquiètent aussi pour l'avenir de DEXIA (soit dit en passant, le principal pourvoyeur de prêts aux pouvoirs locaux dans le cadre de leurs investissements) et du Holding communal.

Les communes, les CPAS, les zones de police, les intercommunales, les sociétés de logement de service public, tous travaillent au bénéfice des citoyens et du tissu socio-économique. Leurs efforts impactent positivement la santé des entreprises de tous types, l'attractivité globale de la Wallonie, le cadre et la qualité de vie de chacun.

Bref, les villes et communes sont des acteurs essentiels de notre dynamisme socio-économique. Soit directement, via les nombreux marchés d'infrastructures qu'elles passent, soit dans un rôle de support, en assurant la sécurité et la mobilité sur le terrain, donc en créant les conditions pour que l'activité économique se déploie.

Le tissu wallon, dans sa globalité, a besoin de pouvoirs locaux forts et performants.

Dès lors, on comprendra que les municipalités refusent catégoriquement d'assumer encore les incessants transferts de charges qu'elles dénoncent depuis toujours, notamment ceux du Fédéral[2], le plus souvent en contrepartie de moyens financiers insuffisants…quand ils existent. Et les communes d'entendre actuellement parler de contributions, d'économies, de restrictions en tous genres…

Pour les autorités locales, la coupe est pleine, le fléau de la balance est désormais à ce point déséquilibré, qu'un point de rupture est atteint.

Au nom des municipalistes wallons, Jacques GOBERT conclut: "de tous temps, les villes et communes ont exercé, et exercent encore, un service public local de qualité et de première ligne. De leur vitalité ou de leur vulnérabilité dépend pour une grande part le bien-être de tous, c'est indéniable. Ce n'est évidemment pas sur des pouvoirs locaux en faillite que l'on pourra redresser notre Région. J'invite les autorités supérieures à méditer ce constat".

Contact: Michel L'Hoost, Conseiller Presse & Communication (0496/50 99 45 ou michel.lhoost@uvcw.be)

 


 

[1] Sur la mandature 2001-2006, la moyenne des dépenses d'investissements des communes wallonnes atteignait, à l'exercice propre, 550 millions € par an.

[2] Le sous-financement structurel de la réforme des polices est bien connu. Les transferts communaux vers leurs zones de police, soit 1.472 milliards € pour la Belgique en 2010, ont encore crû de 62 millions € en 2011. Sans compter le risque financier de 263 millions € concernant les arriérés Copernic (dont 90 millions € pour la Wallonie). Le financement des services incendie en quasi-totalité (90 %) coûte 565 millions € annuels aux communes belges, dont 200 millions € pour la Wallonie. A ces charges viennent s'ajouter les hypothèques pesant sur le financement de la politique des grandes villes, les reports sans cesse accrus de charges de la justice vers les communes, le transfert croissant de la prise en charge des chômeurs exclus vers les CPAS, les nécessités de contribuer à la trajectoire budgétaire fédérale.

Annexes: le service local de proximité en quelques chiffres

Voirie: les communes gèrent 90 % des routes wallonnes, soit 75.000 km 
Sécurité: 60 % des moyens financiers de la police locale et 90 % des services d'incendie sont communaux 
Activité économique: plus de 200 parcs industriels (5.000 entreprises) sont soutenus par les communes
Enseignement fondamental: 50 % de l'offre francophone est communale
Accueil de la petite enfance: 42 % de l'offre wallonne est communale (9.000 places)
Logement: 120.000 logements sociaux sont locaux en Wallonie, dont 104.000 gérés par les SLSP
Séniors: 40 % de l'offre de maisons de repos et de soins est locale (quelque 6.000 lits)
Hôpitaux: 46 % de l'offre wallonne est locale (9.724 lits d'hôpitaux)
Aide sociale: 550 millions € d'aides sociales, dont 45 % de revenus d’intégration sociale, sont accordées par les CPAS wallons. 

Sur la mandature 2001-2006, la moyenne des dépenses d'investissements des communes wallonnes atteignait, à l'exercice propre, 550 millions € par an

 

 
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