Communiqué de presse

Les municipalistes wallons sonnent le tocsin…avant le glas ?

Lors de l'Assemblée générale de l'Union des Villes et communes de Wallonie (UVCW) ce 17 mai à La Bruyère, Jacques GOBERT Président de l'UVCW, a dressé comme de coutume le bilan de l'année communale 2012. La rencontre des municipalistes wallons a surtout prêté lieu à l'adoption d'une lettre ouverte, adressée au Premier Ministre et au Ministre-Président wallon, réclamant davantage de respect, de compétences et de moyens financiers en faveur des 262 villes et communes de Wallonie, au bénéfice du citoyen et de l'entreprise. 

Dans cette lettre ouverte, les bourgmestres et mandataires locaux wallons ont d'abord tenu à rappeler, en ces temps de crise et de mutation institutionnelle importante, "leur rôle essentiel d'acteurs de stabilité, de pourvoyeurs d'équipements et de services publics vitaux pour les citoyens, de créateurs de cohésion sociale, et leur poids de 1er investisseur public du pays, ". Les secousses politiques et économiques ont révélé à suffisance les vertus d'une large décentralisation vers des Pouvoirs locaux autonomes et responsables. 

Serrées en tenaille par des dépenses qui explosent – et dont les incessants transferts de charges sont la cause majeure – et des recettes qui ne suivent pas, les villes et communes sont budgétairement étranglées. Les investissements communaux sont en berne et, qu'il s'agisse de plans zéro embauche ou de licenciements, les mesures sur le volume de l'emploi prouvent que les communes, qui avaient jusqu'ici traversé la crise, sont à présent touchées de plein fouet. 

Ces signes ne trompent pas et obligent les municipalistes à sonner le tocsin ! 

Ils exigent "que l'Etat fédéral respecte les pouvoirs locaux, stoppe immédiatement les transferts de charges et prenne sa part de responsabilités financières dans les missions essentielles pour l'avenir du pays, mais financièrement très lourdes pour les villes, communes et CPAS

-          réforme des services d’incendie (respect de la clé 50/50, actuellement 90% à charge des communes),

-          refinancement de la police locale (aujourd'hui 60% à charge des communes),

-          politique des grandes villes,

-          pensions du personnel communal statutaire (un surcoût supérieur à 1 milliard d'euros d'ici 2016),

-          financement des CPAS, dernier maillon de la sécurité sociale, mis sous pression par les restrictions en matière de chômage et l'explosion des bénéficiaires du revenu d'insertion (+ 18% en 5 ans). 

Les pouvoirs locaux wallons attendent "un réel pacte de stabilité financière entre les autorités fédérale, régionales, communautaires et les communes, pouvoirs d'égale dignité, afin que le respect affiché ne soit pas que de façade". 

"Appauvrir les pouvoirs locaux et les para-locaux exerçant leurs missions déléguées (CPAS et intercommunales), c’est désinvestir dans l’avenir, c'est un non-sens économique". 

Les municipalistes ont en outre exigé "que la réforme de l’Etat et le transfert de pans de compétences (emploi et maisons de repos) vers les Régions, et donc vers les communes, soit réalisé avec cohérence, simplification administrative, efficience et neutralité budgétaire. De quoi permettre des politiques au bénéfice du citoyen et de l'entreprise et une égalité certaine entre les citoyens, où qu’ils se situent sur le territoire wallon. 

Les pouvoirs locaux wallons ne sont ni quémandeurs, ni des Cassandre. Ils sont réalistes, opiniâtrement tournés vers l’avenir et responsables. Ils demandent simplement que les autorités fédérales et régionales assument également leurs responsabilités. 

Est-ce donc trop demander?

 
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