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Mis en ligne le 28 Mars 2022

Ce vendredi 25 mars La Fédération des CPAS de l’Union des Villes et communes de Wallonie (UVCW) a tenu son Assemblée générale. Outre l’approbation du rapport d’activités 2021[1], ce fut surtout l’occasion de prendre le pouls du secteur et des travailleurs sociaux en CPAS, en forte tension suite aux vagues successives de (nouveaux) bénéficiaires qui affluent pour demander de l’aide, conséquence des multiples crises qui frappent la Wallonie depuis des années et s'accélèrent depuis 2 ans : pandémie, inondations, choc énergétique et conflit en Ukraine.

Voici un florilège des enseignements majeurs tirés par les administrateurs en cette matinée :

Depuis maintenant deux ans, les CPAS jouent un rôle incontestable et vital dans la gestion des conséquences sociales des crises successives : crise sanitaire, flambée des prix de l’énergie, inondations, accueil des réfugiés ukrainiens… « Vu la succession des évènements humainement dramatiques depuis 2008, et leur accélération récente, pouvons-nous d’ailleurs encore parler de crises, où sommes-nous face à une situation sociale structurellement instable ? », questionne Alain Vaessen, Directeur général de la Fédération des CPAS, qui plaide pour un changement dans la qualification de la séquence en cours.

Tant les Gouvernements fédéral que régional ont consenti à des renforts en personnel pour les CPAS, mais cet appoint doit maintenant s’inscrire dans la durée, de façon structurelle. « Les crises que nous connaissons ne vont pas s’arrêter demain, annonce Luc Vandormael, Président de la Fédération des CPAS de Wallonie. L’aide sociale est caractérisée par un ‘effet retard’, eu égard aux mécanismes de solidarité que les familles et la population plus largement mettent en place, et au caractère résiduaire des CPAS. Il est donc important d’anticiper ce phénomène et de renforcer cette institution dans une perspective à plus long terme ».

Ce renfort devrait emprunter un double chemin. D’une part, une augmentation fédérale du taux de remboursement du revenu d’intégration (RI), indistinctement à 90% pour tous les CPAS, de façon notamment à dégager des moyens pour les aides sociales complémentaires. D’autre part, une augmentation du Fonds spécial de l’aide sociale (FSAS) par la Wallonie, assortie d’une révision des critères d’affectation. « Si les chiffres liés à l’accueil des réfugiés ukrainiens en Wallonie se confirment, les CPAS pourraient voir leur population augmenter de 50 à 100 %, prévient encore Luc Vandormael. « Rien ne dit que les populations accueillies ne vont pas devoir rester une longue période dans notre pays, et le soutien structurel que nous demandons s’inscrit de toute façon dans un phénomène de rattrapage. Les CPAS ont en effet vu le nombre de dossiers traités doubler en 20 ans sur l’ensemble de la Wallonie, avec une augmentation trop faible et non proportionnelle des effectifs », complète Alain Vaessen, Directeur général de la Fédération des CPAS.   

Dans le cadre de l’accueil des réfugiés ukrainiens, la Ministre fédérale de l’Intégration sociale a proposé et obtenu un relèvement du taux de remboursement de l’aide sociale équivalente, une très bonne décision. « Par contre, elle n’a pas été entendue pour la prolongation des Fonds Covid, regrette Luc Vandormael. Or, les personnes vont devoir encore être aidées, les conséquences sociales de la crise Covid n’ont pas disparu avec la crise ukrainienne, bien au contraire. L’augmentation vertigineuse des prix de l’énergie rajoute de la difficulté à la situation, le Gouvernement fédéral doit y rester attentif ». 

Toujours à propos de la gestion de la crise ukrainienne, la Fédération des CPAS en appelle à une concertation permanente entre les autorités fédérales et régionales. « Tout est dans tout, analyse Luc Vandormael. Il est important de veiller à ce que les mesures envisagées au niveau de la Wallonie soient parfaitement articulées avec ce qui est proposé au fédéral, notamment en termes d’octroi d’aides sociales et de soutien aux hébergeurs. On ne peut, à titre d’exemple, pas céder automatiquement une partie du revenu d’intégration au profit des hébergeurs ».  

Concernant la crise énergétique, la Fédération des CPAS se montre particulièrement inquiète. « Une partie non négligeable des personnes en difficultés de paiement de leurs factures d’énergie vont venir frapper à nos portes, et c’est normal, annonce Alain Vaessen. Le Gouvernement fédéral réfléchit actuellement à une revalorisation du Fonds Gaz-Electricité, nous le soutenons ! Il est en effet essentiel que des mesures ciblées sur les plus fragilisés complètent les mesures transversales de réduction des factures énergétiques prises récemment par le Gouvernement fédéral, comme la réduction de la TVA ».            

Enfin, une attention particulière des autorités doit enfin être portée à la question du logement. « Dans les zones inondées, un grand nombre de familles attendent encore des solutions durables de relogement, observe Luc Vandormael. L’accueil des réfugiés ukrainiens va aussi nécessiter des solutions plus que ponctuelles de logement, une partie des hébergeurs ne pourront en effet pas garder les familles accueillies sur le long terme. La conjonction de ces deux facteurs rend la question du logement ‘structurel’ cruciale ».

Contact : Luc Vandormael, Président de la Fédération des CPAS de Wallonie (0475/38.12.99)

 


[1] Le rapport d’activité 2021 de la Fédération des CPAS est téléchargeable sur le site internet de l’UVCW : https://www.uvcw.be/publications/80

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Date de mise en ligne
28 Mars 2022

Matière(s)

Pauvreté
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