La Fédération des CPAS auditionnée en Commission spéciale chargée d'évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie
Il ressort un défaut d’attention et de prévoyance à l’endroit des maisons : des semaines durant, elles n’étaient pas prioritaires pour le matériel de protection et de testing. Le comportement de certains hôpitaux et généralistes a aggravé la situation. Le manque de places de maisons de repos et de soins et de personnel de réactivation a aussi pesé. L’absence de formation à l’usage du matériel de protection et des connaissances en hygiène inadaptées à un contexte de pandémie n’ont rien arrangé. Des progrès ont été accomplis sur ces différents plans et, aujourd’hui, les maisons de repos sont mieux parées pour faire face à un rebond. Une maison de repos n’a toutefois pas à fonctionner comme un hôpital « low cost ». Ce n’est pas sa vocation et elle n’en a ni les moyens humains, ni les moyens matériels. Elle doit rester un lieu de vie avec des soins. 63 % des personnes décédées sont des résidants de maisons de repos. Dans un pays qui a notre niveau de civilisation et de richesse, pareille hécatombe n’aurait pas dû avoir lieu. Cette tragédie n’est pas encore à son dernier acte mais la question du sens se pose déjà. Au-delà des réponses opérationnelles, une parole officielle de regret serait plus que bienvenue. En mémoire de tous ceux partis trop tôt et parfois dans une atroce asphyxie mais aussi par empathie pour leurs proches éplorés. Si l’on a appris, les questions sur le virus restent multiples. Y aura-t-il une deuxième voire une troisième vague ? Le virus va-t-il muter ? Des vaccins seront-ils trouvés ? Quand seront-ils disponibles ? Quelle sera leur efficacité ? Quelle sera la durée des anticorps ?
L’incertitude reste grande et le personnel des maisons de repos plus que fatigué. Tout cela incite à la vigilance : l’heure n’est pas à baisser sa garde. Pour l’économiste Mathias Dewatripont, « le meilleur plan de relance, c’est de diminuer la circulation du virus le plus possible ». C’est aussi la première chose que l’on doit continuer à faire pour soutenir les maisons de repos. Cela reste une responsabilité de tout un chacun. A contrario, il faut éviter à tout prix de réitérer le cocktail amer mélangeant fermeture du lieu de vie, isolement du résidant en chambre, arrêt des activités et animations, rupture de tout contact physique avec les proches et interdiction de sortie. Aucun autre citoyen n’a été confronté à des mesures d’une telle sévérité dont les effets secondaires ont été fort néfastes. Responsable pour l’Europe de l’OMS, Hans Kluge dit souvent : « Let’s hope for the best, let’s prepare for the worst ».
Les semaines et mois à venir, nous avons le devoir de précaution de nous préparer au pire. Mais il faut également garder espoir pour continuer à exister.
Nous, nos proches, les autres et en particulier tous les aînés qui vivent en maison de repos.
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