Perwez – Succès pour les rangs vélos lancés avec l’aide de l’animateur du Service communal d’Aide aux jeunes et du conseiller en énergie

Contexte  

Les communes énerg-éthiques – Plan d’actions

Dans le cadre de sa participation au programme « Commune énerg-éthique » [1], la commune de Perwez a développé, avec l’appui de son conseiller en énergie un plan d’actions en vue de réduire le gaspillage d’énergie (consommer moins), de lutter contre le changement climatique (consommer mieux) et de diminuer sa dépendance énergétique (consommer autrement).
Ce plan d’actions, élaboré avec l’appui du conseiller en énergie et coordonné par ce dernier, comprend 9 axes liés entre eux: sensibiliser, conseiller, auditer, aider, éduquer, normer [2], investir dans l’efficacité énergétique, développer une stratégie d’énergie nouvelle, favoriser les transports en commun et la mobilité douce.

Consommation d’énergie du secteur transport en Région wallonne

Le transport est un secteur gros consommateur d’énergie en Région wallonne et sa part dans la consommation finale d’énergie ne cesse de croître pour atteindre les 24 % en 2005 [3] (soit une augmentation de + 5 % entre 1990 et 2005). Au total, la voiture individuelle représente près de 60 % de la consommation des transports [4].

En Région wallonne, les déplacements sur courte distance (moins de 3 km) constituent environ la moitié du total des déplacements. 24 % des trajets en voiture sont inférieurs à 1 km et 53 % font moins de 5 km. Quotidiennement sont effectués presqu’un million de déplacements de moins de 1 km et 86 % de ceux-ci sont réalisés en voiture. [5]

Entre 1991 et 2000, la part des modes doux comme moyen de locomotion vers l’école a fortement diminué en Région wallonne: les déplacements à vélo ont été divisés par 3 et le recours à la marche à pied à reculer de 25 % à 16 %. [6]

Inclure la sensibilisation à la mobilité douce dans son plan d’actions pour réduire les consommations d’énergie est donc apparu comme une évidence pour la commune.

À l’école en vélo: un souhait du Conseil communal des enfants

L’organisation de rangs vélos est née du souhait exprimé par le Conseil communal des enfants. L’accueil du Collège a immédiatement été favorable. La demande a trouvé un relais important auprès de Patrick Detraux, Animateur au Service communal d’Aide aux jeunes, et Frédéric Lombart, Conseiller en énergie de la commune, et a pu se concrétiser au travers du Plan pluriannuel d’actions en matière d’énergie.

Suite à cette demande et après identification d’itinéraires, d’avril à juin 2008, les rangs vélos ont rassemblés, 44 élèves de 5e et 6e primaires, et même de 4e primaire si l’enfant appartenait à une même fratrie. En septembre 2008, ce sont 62 élèves qui ont participé à l’action.
Après la trêve hivernale, l’action a repris en avril 2009 avec 53 élèves et 7 rangs.

Identification des itinéraires et organisation des circuits

Une enquête mobilité a été lancée auprès des élèves afin d’identifier ceux et celles qui souhaitaient participer. Sur base des résultats, les agents communaux coordinateurs du projet ont représenté par un point, sur une carte de la région, chaque élève intéressé. Dès lors, des nuages de points ont pu former des itinéraires (6 en 2008 et 7 à partir d’avril 2009). Ces derniers étaient choisis en privilégiant les voies lentes (sentiers, routes peu fréquentées, chemins agricoles, RAVeL, …). De plus, ils ont été validés par la Police.

Six mois se sont écoulés entre la demande au Conseil communal des jeunes et le démarrage des rangs. Cette période a été consacrée à la préparation de l’action: envoi et traitements des questionnaires, recherche et formation des accompagnateurs, mise en œuvre pratique.

Six circuits ont été desservis par les rangs vélos en 2008, le mercredi et le vendredi. L’organisation des circuits deux jours par semaine résultait des horaires scolaires (arrêt des cours à 12 h 15) et des horaires des accompagnateurs qui pouvaient correspondre à ceux des élèves. Depuis avril 2009, un septième circuit a été ajouté; dorénavant, il y a au moins un rang par jour, mais pas toujours dans la même école.

Les rangs vélos sont organisés uniquement pendant la bonne saison (avril à juin, septembre et octobre) principalement pour des raisons de sécurité et de confort. Les jeunes cyclistes et leurs accompagnateurs espèrent ainsi ne circuler qu’à la lumière du jour et avec une probabilité d’avoir des conditions climatiques favorables plus grandes.

Les clés du succès

Le fait que la demande émane du Conseil communal des enfants constitue le premier facteur de réussite du projet. De cette façon, il s’agissait d’un projet par les enfants pour les enfants.

L’implication du Collège est un important facteur de réussite. Elle se concrétise de différentes manières:

• le projet s’inscrit dans une dynamique vélo plus large (passage des brevets dans les écoles, RAVeL, …);
• le Collège a donné l’autorisation aux agents communaux participants d’encadrer les rangs durant leurs heures de travail. Ces agents sont de plus couverts par une assurance de la commune;
• soutien logistique: paiement de gilets fluo rétro-réfléchissants, de casques, mise à disposition de la salle pour les soirées d’information ou d’évaluation, …

La sécurisation des itinéraires par la police est un autre facteur de succès. Celle-ci a validé les circuits après modification éventuelle des parcours jugés trop dangereux en fonction de la densité et la vitesse de circulation et des axes à traverser. Des agents sécurisent en outre la traversée de deux chaussées importantes.

Des accompagnateurs encadrent les enfants tout au long du trajet. Ces accompagnateurs sont issus de toutes les forces vives de la commune (comité des seniors, agents communaux, parents et enseignants) et ont suivi 2 jours de formation dispensés par Provélo.

La commune a établi une charte pour les participants à l’action. Cette charte signée par les élèves, les parents et les accompagnateurs engage moralement la personne (l’engagement porte notamment sur une participation régulière, le respect du Code de la route, des consignes de sécurité et de l’horaire). De plus, elle permet d’induire une discipline parmi les usagers (par exemple, en cas d’absence, la personne prévient la veille par téléphone). D’autre part, comme chaque participant reçoit une feuille de route avec des horaires de passage, peu de place est laissée à l’improvisation.

Les obstacles

Le principal obstacle est d’ordre technique et tient dans le risque de crevaison.

Un autre frein rencontré lors de la mise en place de rangs scolaires a pour origine l’intention de certains parents de transporter en voiture la mallette de l’enfant vers l’école. Dans ce cas, une rencontre avec les parents avait lieu et tout rentrait très vite dans l’ordre.

La pérennisation du projet exige très peu de moyens financiers (une chasuble fluo, un casque de temps en temps…). Motiver des élèves est facile: une enquête mobilité a été relancée auprès des élèves afin d’identifier à nouveau des participants et ils sont  passés à 53 maintenant. La plus grande difficulté consiste à  trouver des accompagnateurs (deux par rang ainsi que deux « personnes volantes » remplaçantes en cas d’une défection sur n’importe quel rang) et à jongler avec les horaires de chacun. Ce type de problème trouve une solution rapide grâce à l’implication du Collège qui autorise une adaptation des horaires de travail des encadrants cyclistes communaux, en particulier de l’agent remplaçant l’accompagnateur empêché (maladie, vacances, …).

Tout l’aspect logistique doit être géré: feuille de route, carte avec les itinéraires, horaire de passage, … 

Une évaluation, après chaque trimestre, de l’action permet d’identifier les points à améliorer et d’ainsi pérenniser la  formule.

Les avantages

Outre l’impact énergétique, les rangs vélos encadrés apportent de nombreux avantages à la collectivité:

• ils donnent le goût aux déplacements à vélo et éduquent à une mobilité moins énergivore et plus durable, avec relais vers les familles;
• ils favorisent l’exercice physique et contribuent à une meilleure condition physique des enfants;
• ils permettent aux jeunes cyclistes d’apprendre à prendre leur place dans le trafic;
• ils valorisent la police en la rapprochant des citoyens;
• ils permettent des échanges intergénérationnels;
• ils contribuent à donner à l’enfant une plus grande autonomie.

Renseignements : Frédéric Lombart, Conseiller en énergie à la commune de Perwez (tél.: 081. 64.92.63 - e-mail: )

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1. [Remonter] Afin d’encourager les pouvoirs locaux à s’engager dans un programme volontariste de maîtrise énergétique à l’échelon local, le Gouvernement wallon a décidé de soutenir leurs actions en finançant des conseillers en énergie dans les communes. Sur base d’un appel à candidatures aux "Communes énerg-éthiques" lancé en mai 2007, 95 communes ont été sélectionnées et bénéficient de l’aide de 66 conseillers en énergie.
   Ces communes s’engagent vis-à-vis de la Région à promouvoir activement les comportements d’utilisation rationnelle de l’énergie au niveau communal, avec notamment l’appui du conseiller en énergie financé par la Région wallonne.
2. [Remonter] Cet axe est la traduction du décr. du 19.4.2007 sur la performance énergétique des bâtiments. Il s'agit d'intégrer et de faire respecter les nouvelles exigences de la PEB au travers d’un document de sensibilisation à remettre aux bâtisseurs et aux promoteurs et de la vérification des permis d'urbanisme sous l'angle énergétique.
3. [Remonter] ICEDD, Bilan énergétique de la Région wallonne 2005.
4. [Remonter] ICEDD, Répartition Transport wallon 2001.
5. [Remonter] CPDT, Protocole de Kyoto : aménagement du territoire, mobilité et urbanisme – Mesures pour faciliter l’adhésion de la Région wallonne au Protocole de Kyoto et pour limiter les gaz à effet de serre, études et Documents, CPDT 6, Ministère de la Région wallonne, Namur 2005, p. 69.
6. [Remonter] CPDT, Les coûts de la désurbanisation, études et Documents, CPDT 6, Ministère de la Région wallonne, Namur 2002, p. 73.