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Mis en ligne le 24 Juillet 2025

L’adoption de la réforme du chômage par la Chambre des représentants jeudi dernier, accompagnée d’une enveloppe de 300 millions d’euros pour compenser l’arrivée massive de nouveaux bénéficiaires dans les CPAS, acte une réalité désormais inévitable : la responsabilisation croissante des pouvoirs locaux dans des politiques sociales conçues au niveau fédéral.

Si l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) et la Fédération des CPAS saluent le refinancement pour accompagner cette réforme dès 2026, elles constatent que les montants validés restent nettement inférieurs aux estimations de coûts de la Fédération des CPAS de Wallonie, de Belfius et de la Fédération des CPAS Bruxellois - sans tenir compte du coût estimé en Flandre…

Si pour 2026 les montants sont en effet presque entièrement compensés, dès 2027, la prise en charge des aides pour les nouveaux exclus se fera en partie sur les fonds propres des CPAS.  Une analyse détaillée de l’impact financier, tenant compte de ces mesures, est en cours, mais il est déjà clair, mathématiquement, qu’une compensation à 100% n’est pas atteinte par les mesures annoncées. 

Au-delà de la question budgétaire immédiate, c’est le principe de neutralité budgétaire qui interpelle : le transfert de charges, couplé à des incertitudes sur la pérennité du financement (dégressivité de la prise en charge, système de bonus/malus, variabilité selon la taille des communes…), soulèvent des inquiétudes quant à la garantie d’un accompagnement humain, digne et efficace des personnes concernées.

Par ailleurs, les mécanismes de bonus à la remise à l’emploi ou à la signature de Plans individualisés d’intégration sociale (PIIS) risquent de complexifier encore davantage la répartition des moyens, sans garantir leur adéquation avec les réalités de terrain, particulièrement dans les communes rurales ou de taille moyenne.

Pour rappel, la réforme prévoit que 180.000 personnes pourraient être exclues des allocations de chômage dès 2026, dont une large part dans les régions déjà les plus fragilisées socio-économiquement. Derrière ces chiffres, ce sont les CPAS qui devront répondre, traiter, accompagner — dans un cadre opérationnel souvent contraint.  Ils s’interrogent dès aujourd’hui sur toute une série d’aspects de la réforme qui ne trouvent pas encore de réponse à ce jour, et qui sont à l’étude : la communication vers les publics concernés, les liens avec les offices régionaux de l’emploi, les aspects logistiques (bâtiments), matériel, le personnel nécessaire, l’organisation de la première ligne sociale, de l’ISP, etc.

L’UVCW et la Fédération des CPAS  appellent donc à :

  • Un suivi rigoureux des effets réels de la réforme sur le terrain dès 2026 ;
  • Une réévaluation annuelle des montants alloués en fonction des besoins observés ;
  • Un dialogue structuré entre l’État fédéral et les entités locales afin d’assurer une gouvernance partagée, fondée sur la réalité des missions exercées localement.

Les CPAS, et plus largement l’ensemble des communes wallonnes, seront en première ligne. Si les pouvoirs locaux assumeront leurs responsabilités, il est essentiel que les moyens humains et financiers qui leur sont délégués soient à la hauteur. Faute de quoi, la réforme risque d’entraîner une dégradation de l’accompagnement et un accroissement des tensions sociales.

Auteur Conseiller(e)(s) / personne(s) de contact
ISP : Marie Castaigne - Sandrine Xhauflaire
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Date de mise en ligne
24 Juillet 2025

Matière(s)

ISP
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