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Mis en ligne le 3 Septembre 2015

Ce jeudi 3 septembre a marqué un jalon important de l’action sociale wallonne en 1re ligne, à l’échelon local. La rentrée politique de la Fédération des CPAS wallons à Namur a en effet donné lieu à un relais entre Claude EMONTS, qui la présidait depuis 20 ans, et son successeur Luc VANDORMAEL. L’occasion de réaffirmer une priorité absolue : œuvrer à une société respectueuse de la dignité humaine. Et de formuler 10 propositions pour une action renforcée, reconnue et encore plus efficace des 262 CPAS de Wallonie. 

À une encablure de leurs 40 ans[1], les Centres publics d’action sociale (CPAS) wallons ont voulu réaffirmer leur volonté de dessiner le paysage de demain, et d’ancrer leurs actions dans l’avenir. C’est sur le ton de l’optimisme et avec détermination que ces femmes et ces hommes socialement engagés ont évoqué leur âpre combat quotidien : travailler sans relâche pour l’humain et son bien-être social. 

Lors de cette rentrée politique, il est revenu à Claude EMONTS, Président sortant du CPAS de Liège et de la Fédération des CPAS wallons, de jeter dans le rétroviseur un œil ému et fier sur 20 ans de lutte sociale à l’échelon communal en Wallonie. Une courte rétrospective, « entre bonheurs et vigilance », des victoires engrangées (dont la dernière en date, et non des moindres : le récent abandon, par l’autorité wallonne, de ses velléités de fusionner communes et CPAS sur base volontaire) et des combats à poursuivre opiniâtrement. 

Bien-être, sécurité d’existence, droits, dignité, citoyenneté, sont autant de quêtes pour lesquelles des hommes et des femmes se mobilisent au quotidien, et continueront à le faire. 

Comme il se doit, son successeur, Luc VANDORMAEL, Président du CPAS de Waremme, a résolument tourné les regards vers l’avenir, traçant la perspective d’action des 262 CPAS wallons et formulant 10 propositions « pour une société respectueuse de la dignité humaine ». 

Ces propositions touchent aux richesses des personnes et aux finances des CPAS ; au modèle de protection sociale et aux droits fondamentaux ; au logement ; à la précarité énergétique et à la lutte contre le surendettement ; aux besoins alimentaires et à la lutte contre le gaspillage ; à la santé et à l’autonomie des personnes ; aux défis du vieillissement, à l’accueil et à l’accompagnement des personnes étrangères ; à l’insertion socioprofessionnelle et la lutte contre l’isolement social… Bref, des réalités touchant au plus près la vie des citoyens en général, et des plus précaires en particulier. 

Avec ses tripes comme il en a l’habitude, et fidèle à sa devise personnelle (je persiste et je signe), Claude EMONTS a vibré lorsque Luc VANDORMAEL a ponctué cette rentrée politique par une tirade venue du cœur en forme de plaidoyer pro CPAS : 

« On connaît mal les CPAS. On les comprend très mal aussi. Leur rôle visible, c’est de s’occuper des personnes les plus pauvres. Mais ils ont un autre rôle, nettement moins perceptible et pourtant essentiel : ils sont le rempart réel et imaginaire pour tout un chacun. C’est parce qu’il y a les CPAS que tout le monde sait que quoi qu’il arrive, quel que soit l’accident de parcours, personne ne sera laissé au bord du chemin. Les CPAS ont cette force invisible de l’imaginaire : être ce qui reste quand il n’y a plus rien. Malheureusement, c’est trop souvent uniquement lorsqu’il n’y a plus rien que l’on se rend compte que les CPAS sont indispensables à la société.

Les CPAS doivent être considérés, avec le monde associatif, comme des acteurs premiers de la lutte contre la pauvreté. A ce titre, pour une société respectueuse de la dignité humaine, la Fédération rappelle que les multiples et successifs Plans de lutte contre la pauvreté ne seront efficients que s’ils dépassent les mesures cosmétiques. Nous avons besoin d’un plan d’envergure, co-construit avec les acteurs de terrain, avec des objectifs très clairs et doté de moyens conséquents.  Mais, rappelons-le avec force, il ne faut pas défaire d’un côté pour faire de l’autre. Encore faut-il penser la lutte contre la pauvreté avec logique et raison. En effet, les institutions de 1re ligne, comme les CPAS, sont à la corde et peinent déjà à remplir leurs missions. Leur en donner de nouvelles n’est envisageable qu’à la condition de les financer intégralement. 

Les 10 axes de travail que nous présentons aujourd’hui se veulent être une contribution positive et responsable aux débats sur la lutte contre la pauvreté et le bien-être social. A défaut d’en tenir compte, le Gouvernement se contentera de réguler la pauvreté. 

La Fédération souhaite rappeler aux autorités qu’elle réunit et porte la voix des 262 CPAS wallons, soit l’ensemble des acteurs locaux chargés d’assurer à chacun de vivre une vie conforme à la dignité. 

Ce n’est pas tout, et cela ne peut pas être tout. La Fédération souhaite être demain, davantage qu’aujourd’hui, un outil d’aide à la décision publique, tant il est vrai que les politiques gagnent à concerter, en amont, les acteurs opérationnels de leurs décisions et, en aval, ces mêmes acteurs afin d’adapter leurs mesures aux besoins et pratiques de terrain et ainsi faire en sorte que les politiques sociales soient effectives, efficaces, efficientes et touchent intégralement leur cible ». 

Et les deux présidents, l’ancien et le nouveau, de conclure à l’unisson par trois revendications fortes, essentielles : 

-       une implication plus systématique des CPAS - via leurs fédérations - au développement de la politique sociale de tous les niveaux de pouvoir. Notamment, en les associant à toute réglementation nouvelle et adaptée ;

-       une valorisation et une reconnaissance des CPAS, pour la qualité de leur travail et pour le rôle essentiel qu’ils assument dans la société ; 

-       l’augmentation, la pérennisation et la simplification des soutiens financiers apportés par les différentes autorités publiques à la Fédération des CPAS, notamment en prévoyant des conventions pluriannuelles. 

De quoi enfin concrétiser et matérialiser la reconnaissance des CPAS comme fers de lance, comme acteurs incontournables de l’action en 1re ligne en faveur des plus démunis parmi les habitants de Wallonie. 


[1] La Loi organique des CPAS, présidant à leur naissance, date du 8 juillet 1976.

L'auteur

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Date de mise en ligne
3 Septembre 2015

Auteur
Malvina Govaert

Matière(s)

Stratégie/Management
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